sábado, 17 de septiembre de 2011

L'isolement de notre fraction devant les événements d’Espagne-bilan-1936-100

L'isolement de notre fraction devant les événements d’Espagne
Extraits ("Bilan" n° 36, OCT. NOV. 36)
A l!heure actuelle, selon l'enseigne¬ment des bolcheviks après 1914, nous ten¬tons vainement de repérer les rares îlots marxistes qui devant le déchaînement de la guerre en Espagne, la vague mondiale de trahison et de revirement brusque, tien¬nent bon et malgré la meute enragée des traîtres d'hier et d'aujourd'hui, conti¬nuent à proclamer leur fidélité à l'ac¬tion d'indépendance du prolétariat pour la réalisation de son idéal de classe.
Combien sont-ils ? Où sont-ils ? C’est là des problèmes auxquels les faits se chargent de répondre avec un laconis¬me sinistre. Il semble que tout a sombré et que nous vivions une lamentable époque de faillite de tout ce qui subsistait comme éléments révolutionnaires.
Notre isolement n'est pas fortuit : il est la conséquence d'une profonde vic¬toire du capitalisme mondial qui est par¬venu à gangrener jusqu'aux groupes de la gauche communiste dont le porte-parole a été jusqu'à ce jour Trotsky. Nous ne poussons pas la prétention jusqu'à affirmer qu'à l'heure actuelle nous restons le seul groupe dont les positions aient été con¬firmées sur tous les points par la marche des événements, mais ce que nous prétendons catégoriquement c'est que, bien ou mal, nos positions ont été une affirma¬tion permanente de la nécessité d'une ac¬tion indépendante et de classe du prolé¬tariat. Et c'est sur ce terrain que s'est précisément vérifiée la faillite de tous les groupes trotskystes et semi-trotskys-tes.
A aucun prix et sous aucun prétexte nous ne voulons nous départir d'un critè¬re de principe pour repérer les groupes avec lesquels il faut rechercher un ter¬rain de travail commun et avec lesquels il faut constituer un centre de liaisons internationales en vue de jeter les fon¬dements programmatiques de cette inter¬nationale que la vague réellement révolutionnaire de demain nous permettra de fonder. Ce critère consiste à rejeter im¬pitoyablement ceux que les événements eux-mêmes ont liquidé ou qui agissent ouverte¬ment sur le terrain de l'ennemi en tenant bien compte que tout accord avec ces ca¬tégories d'opportunistes sur le terrain où le prolétariat doit être d'une intransi¬geance brutale : le terrain de la forma¬tion des partis, peut compromettre pour toujours l'avenir de la classe ouvrière.
Ni en France, ni en Belgique les deux partis trotskystes ne représentent des or¬ganismes de la vie et de la lutte du prolétariat. Ici la base programmatique pour le nouveau parti est remplacée par la lut¬te entre le clan Naville et le clan Molinier et au moment où se déchaîne en France la vague des batailles grévistes de Juin, le nouveau parti se crée sur un compromis et avec des positions où l'aventurisme et la démagogie deviennent programme (arme¬ment des ouvriers, création de milices armées etç.) Après ces événements, c'est la liquidation du clan Molinier et ce seront les événements d'Espagne où -malgré l'avertissement de Trotsky traitant Nin de traître- l'on mar¬che à toute peur derrière le POUM.
En Belgique, où le caractère ouvrier des groupes trotskystes est de loin plus accentué qu'en France, sous l'impulsion de Trotsky, c'est la rentrée dans le P.O.B. à laquelle résiste le groupe de Bruxelles, non pour des raisons de principe mais pour des considérations de "tactique" (en France la rentrée était justifiée mais pas en Belgique etc.). Au sein du P.O.B., c'est l'alliance des trotskystes orthodoxes avec 1'ex-gauche du Ministre Spaak, décapitée de son chef et remplacé par Walier Bauge. Les circonstances où l'exclusion de "1'Action Socialiste Révolutionnaire" se si¬tue, ne sont pas très brillantes : il s' agit d'une affaire électorale où le P.O.B. décida d'enlever Bauge de la liste de ses candidats à moins que ce dernier veuille n'accepter des conditions qui l'auraient liquidées comme gauchiste. Après des ten¬tatives de marchandages la scission eut lieu et après les élections ce fut la cam¬pagne pour la création d'un parti socia¬liste révolutionnaire qui vient de se fon¬der avec le groupe Spartacus de Bruxelles. Au sujet de l'Espagne, c'est la même position qu'en France : L'envoi d'armes en Espagne, la lutte contre la neutralité, l'envoi de jeunes ouvriers sur les champs de bataille d'Espagne, etc .... II est donc évident qu'avec les groupes trotskystes le fossé antérieur a été transformé par les événements de l'Espagne en un gouffre qui est en réalité celui qui existe entre ceux qui luttent pour la révolution com¬muniste et ceux qui se sont incorporés des idéologies appartenant au capitalisme.
Mais déjà l'année passée, au Congrès de notre fraction, nous avions exprimé notre inquiétude devant l'isolement de la fraction et avions passé en revue ceux qui auraient pu être sollicités pour un tra¬vail commun. Nous avions d'abord rejeté les propositions du groupe américain de la Class Struggle voulant convoquer une Conférence Internationale pour y élaborer, le programme d'une Nouvelle Internationale. Nous y avons opposé la notion plus sérieu¬se de la constitution d'un centre de liai¬sons avec ces groupes se revendiquant du deuxième Congrès de l'IC ,ayant rompu avec Trotsky et proclamant la nécessité de passer au crible de la critique tout le bagage de la révolution russe.
Notre proposition n'eut pas de suite et nos rapports restèrent ce qu'ils étaient avec tous les autres groupes. En Belgique les rapports avec la Ligue des Communistes Internationalistes restèrent empreints d'un désir mutuel de discussion et de con¬frontation et c'est bien là le seul en¬droit où notre fraction ait rencontré un désir d'oeuvrer dans une direction progressive. Aujourd'hui encore, c'est au sein de la Ligue que s'élèvent les seules voix internationalistes qui osent se faire entendre dans la débâcle espagnole et c'est pour nous une joie réelle de pouvoir saluer publiquement ces camarades qui restent fidèles aux bases mêmes du marxisme.
La majorité des camarades de la Ligue ([4]) ont des divergences profondes avec notre fraction, mais l'entente, y compris pour un centre de liaison, reste toujours du fait que la Ligue comme notre fraction évolue sur le terrain de classes du pro¬létariat et que dans cette direction au¬cune rupture ne s'est encore vérifiée dans les documents programmatiques de la Ligue.
En France, il est temps de faire un bilan sommaire de nos tentatives d'arriver à réaliser un accord avec des groupes de militants révolutionnaires.
Si aujourd'hui, se vérifie la faillite de l'Union Communiste ce n'est pas un ha¬sard mais le fait que ce groupement a refusé, malgré nos multiples invitations et nos avertissements, à s'engager dans la voie réelle et historique où se forgent les cadres que le prolétariat aura besoin pour fonder, dans les situations de demain son parti de classe. Conglomérat de ten¬dances opposées, l'Union n'a jamais vou¬lu emprunter la voie de la délimitation idéologique et ses positions politiques n'ont été qu'un éternel compromis entre le trotskysme orthodoxe et des tentati¬ves confuses de se dégager des formules de ce dernier. Au moment des événements de juin, l'Union s'est effondrée et une partie de sas membres a rejoint le parti des trotskystes. A cette époque nous som¬mes intervenus en France afin de détermi¬ner les camarades de l'Union à faire de cette nouvelle scission le signal d'une délimitation programmatique. A ce moment nous avons proposé l'organisation de réu¬nions de confrontation entre différents tronçons communistes (y compris l'Union) en insistant pour que chacun d'eux envi¬sage d'y apporter sa contribution poli¬tique spécifique, justifiant son existence comme groupe indépendant afin de per¬mettre aux ouvriers de s'orienter dans le maquis qu'est aujourd'hui le mouve¬ment ouvrier en France. Ici aussi, nos tentatives se sont heurtées à l'impos¬sibilité pour tous ces groupes de faire le moindre pas et à leur volonté d'ex¬primer fidèlement le cours de dégénéres¬cence du prolétariat français mais non la réaction de ce dernier. Les événements espagnols ont nettoyés ici également. Ils ont montrés les débris de 1'Union Commu¬niste emboîter le pas au POUM et défen¬dre plus ou moins les positions des grou¬pes trotskystes. Nous ne doutons pas un seul instant qu'au sein de ce qui subsis¬te de 1'Union pourraient se trouver des militants qui veulent rester fidèles au marxisme internationaliste. Mais si à la faveur des massacres de la Péninsule Ibé¬rique ils n'arrivent point à se dégager de l'ornière et a préparer leur rupture avec le passé et les bases de leur Union, ils seront perdus pour la cause proléta¬rienne.
Nous déclarons ouvertement que nous nous sommes trompés sur l'éventualité d’un travail de clarification qui aurait pu être effectué avec 1'UNION Communiste. Ses positions plus ou moins déclarées sur 1'Espagne nous obligeront à maintenir à son sujet la même attitude qu'en vers d' autres groupements que nous rencontrons.
Il ne serait pas inutile de passer en revue ce qui existe en Espagne comme force de classe du prolétariat. A ce su¬jet nous refusons d'admettre le POUM au¬trement que comme un obstacle contre-révolutionnaire de l'évolution de la cons¬cience des travailleurs.
On sait tout d'abord que les trotskystes espagnols refusèrent d'entrer dans le parti socialiste, comme le demandait Trotsky, mais ce fut pour sauter dans le parti opportuniste de Maurin, le Bloc Ouvrier et Paysan. Il convient aussi de reprocher au POUM (résultat de ce mariage politique) son régionalisme catalan qu'il baptise de marxiste au nom du droit d'auto-détermination des peuples. Cela lui a permis d'entrer dans un gouverne¬ment d'Union Sacrée en Catalogne sans même se préoccuper de Madrid (tout com¬me la CNT d'ailleurs). Enfin, il ne faut pas oublier que le POUM est membre du Bureau de Londres où se trouve l'Indé¬pendant Labour Party; qu'il travaille avec la gauche du parti socialiste fran¬çais (Pivert, Collinet et cie) : qu'il est en étroite liaison avec les maximalistes italiens de Balabanova et le grou¬pe de Brandier qui, tout en restant pour le redressement de la troisième interna¬tionale et la défense de 1'URSS, a dé¬cidé de donner toute son aide au POUM.
Le POUM ne sait jamais bien dégagé des partis de 1'Esquerra Catalane avec lesquels, au nom du front unique avec la petite bourgeoisie, il a fait toutes les compromissions. Dès le 19 juillet le POUM s'est lié à la Généralité comme les autres organisations de la Catalogne et c'est sans heurts qu'il est passé de sa re¬vendication confuse : Assemblée Constitu¬ante appuyée sur des Comités d'Ouvriers et de Soldats et pour un gouvernement ou¬vrier, à la participation du gouvernement de la Généralité qui n'est pas précisément "ouvrier".
Toutes les tendances du POUM, celle de Gorkin (qui n’est que le continuateur de la politique de Maurin), de Nin, d'Andrade, gravitent autour du même axe politique sans s'opposer fondamentalement dans leurs divergences. Nous ont parti¬cipé à 1étranglement de la bataille de classe des prolétaires espagnols par 1'organisation des colonnes militaires et si Andrade s'est différencié dans l'orga¬ne du POUM de Madrid par sa phraséologie pseudo-marxiste, en réalité il a soutenu dans ses grandes lignes toute la politi¬que de collaboration de classe de la di¬rection centrale du POUM. Les trotskystes espagnols ont voulu concrétiser la notion "Léniniste" (?) consistant à entrer dans un parti opportuniste afin de le con¬quérir, à des positions révolutionnaires. Le résultat a été la transformation des dirigeants de l'ancienne gauche communis¬te en des traîtres avérés à la cause du prolétariat. Ce n'est pas un hasard si M.Nin est aujourd’hui Ministre de la Jus¬tice en Catalogne où il appliquera la justice "de classe" sous l'égide de M. Companys. Nin a oublié sa parenthèse "Trotskyste" de la Russie et il est redevenu le bonze de L'I.SR. qu'il était auparavant. Quant à la gauche d'Andrade, ce n'est pas non plus un hasard si elle s'est associée à la campagne militaire du POUM et si elle nous désigne autant que les Nin et Gorkin, comme des contre-révo¬lutionnaires qui osent dénoncer la du¬perie monstrueuse et criminelle dont les ouvriers espagnols sont les victimes. Le POUM est un terrain où agissent les for¬ces de l'ennemi et aucune tendance révo¬lutionnaire ne peut se développer en son sein. Le même que les prolétaires qui veulent retrouver leur chemin de classe doivent s'orienter vers un bouleversement radical de la situation en Espagne et op¬poser aux fronts territoriaux leurs fronts de classe, de même, les ouvriers espagnols qui veulent oeuvrer pour jeter les bases d'un parti révolutionnaire, doivent tout d'abord briser avec le POUM et opposer au terrain capitaliste où il agit, le terrain de la lutte spécifique du prolétariat. Les Andrade et Cie repré¬sentent ceux qui lient les ouvriers plus avancés à la politique contre-révolution¬naire du POUM et par là même il s'agit non de les accréditer par des appuis politi¬ques, mais il faut les dénoncer avec vi¬gueur.
Il n’entre donc nullement dans les in¬tentions de notre fraction de réaliser le moindre accord politique avec qui que ce soit du POUM (à ce sujet nous rappelons que la minorité de notre organisation se réclame de positions différentes) ou de considérer la nécessité d'appuyer la soi-disant gauche du POUM. Le fait est que le prolétariat de la péninsule ibérique a en¬core à jeter les fondements pour créer les bases d'un noyau marxiste et ce dernier ne se constituera pas par des manoeuvres "ré¬volutionnaires" avec les opportunistes, mais en appelant les ouvriers à agir sur des bases de classe, indépendamment de toute influence capitaliste, en dehors et contre les partis agissant pour le comp¬te de la bourgeoisie, tels le POUM ou la FAI qui ont réalisé 1!Union Sacrée la plus étroite avec la gauche républicaine et le Front Populaire.
Ainsi, l’on constatera que tant en Es¬pagne, que dans les autres pays ne s'effectue pas un effort politique dans une direction historique analogue à celle que les prolétaires italiens ont tracé au cours de plusieurs années de guerre civile con¬tre le fascisme et que notre fraction, avec ses forces restreintes, voudrait ex¬primer. Nous sommes profondément conscients de 1’impossibilité de bouleverser cette situation internationale, qui n'est que le reflet d'un rapport de force entre les classes défavorables au prolétariat, par des propositions de création d'Internationales ou par des alliances avec des oppor¬tunistes du type trotskystes ou poumistes. Si la défense du marxisme révolutionnaire signifie aujourd'hui l'isolement complet, nous devons l'accepter en considérant que nous ne ferons, dans ce cas, qu'exprimer l'isolement terrible du prolétariat, tra¬hi par tous et jeté dans l'anéantissement par tous les partis se réclamant de son émancipation. Nous ne dissimulons pas les dangers qui peuvent découler de cette si¬tuation pour notre organisation qui sait parfaitement qu'elle ne possède pas le summum de la connaissance marxiste et que les mouvements sociaux de demain en re¬mettant les prolétaires sur leur terrain de classe, redonneront seulement sa vé¬ritable puissance au marxisme révolutionnaire et aux organismes qui s'en récla¬ment, notre fraction y comprise.

Brèves leçons "espagnoles"
Il y a quarante ans, .le 19 juillet .36, les prolétaires espagnols, avec leurs poings nus, se jettent en travers le Pronunciamiento des batailles franquistes. Qu'ils furent capables de cet élan, sans mot d'ordre ni directives des organisations de masse révéla de quel farouche instinct de classe ils étaient capables. Ils constitu¬ent alors, une force autonome tendant à se défaire des liens idéologiques avec l'Etat. Au soir de ce jour mémorable, la classe ou¬vrière créa spontanément ses organes de lutte : la milice Ouvrière englobant en son sein l'ensemble des exploités indépendam¬ment des divisions corporatives et syndi¬cales et de la différence de maturité po¬litique de chaque milicien,, En ce sens el¬le constitue la seule conquête et l'arme matérielle du prolétariat lors de ces jour¬nées qui virent la centrale CNTiste engager les travailleurs à reprendre le travail sous les hospices de la République "socia¬le", celle la même qui précédemment les avait massacrés et équipés de pieds en cap ces mêmes bataillons de "factieux".
Le prolétariat espagnol s'est montré capable de stopper le soulèvement franquis¬te mais aussi trop faible pour s'emparer du pouvoir, pour conserver et développer ses propres organes de lutte. Et entre cet¬te impuissance et la situation mondiale existe un intime rapport de cause à effet. En 36, les procès de Moscou jettent les dernières pelletées sur le cercueil, de la révolution mondiale. Les salves des pelo¬tons qui exterminent le dernier carré de bolchevik sont assourdies par les tintamarres antifascistes.
De quelle Révolution sociale s'agit-il quand le critère international fait complè¬tement défaut, quand l'Etat reste debout ? Dans ces conditions c’est répandre le men¬songe que d'expliquer l’échec par des réfé¬rences à la "trahison" des dirigeants anar¬chistes ; à la "non-intervention" de Daladier et de Chamberlain (sic) ou d'accuser le POUM de ne pas avoir été à la hauteur ; seul la lutte ou s’allier avec les fractions de la bourgeoisie. Ici., il prit la seconde voie entraîné par les chefs anarchistes gué¬ris, comme par enchantement, de leur phobie de toute "politique". De guerre de classe contre l'ennemi capitaliste, sa propre lut¬te se transforma .en conflit mettant aux prises deux fractions de la bourgeoisie : la démocratique et la fasciste. Au lieu de marcher résolu sur le chemin du défaitis¬me révolutionnaire, à l'exemple de l'Octo¬bre victorieux, il servait de chair à canon aux appétits de Franco ou aux instincts de survie du gouvernement Négrin-Gaballero.
Le militant qui avait avec une petite poignée d'internationalistes, levé le dra¬peau du défaitisme révolutionnaire dans la première boucherie mondiale, Trotsky, trou¬vait le chemin du parjure. A ses partisans espagnols, il inculqua les idées de la dé¬fense de la démocratie, fut-elle pourris¬sante, sous couvert que cette dernière con¬serve sur le fascisme l'avantage de permet¬tre au prolétariat sa liberté de mouvements. Sous la plume des uns et des autres, ce qui revient comme un lancinant leitmotiv c'¬est le maintien des forces antifascistes pour assurer la victoire militaire du gou¬vernement légal. Reprenant un par un les numéros de "la Batalla", de "Solidaritad Obrera", de""Mundo Obrero" : il est impos¬sible de les lire sans une nausée de dégoût. Tous en sont venus à conclure une alliance complète avec la bourgeoisie tous se sont mis à plat ventre devant l'Etat militariste. Le "marxisme" d'Union Sacrée, le POUM, ne rougit pas de caractériser le gouvernement républicain comme expression de la volonté de lutte des masses laborieuses ; les anti-étatistes de la CNT-FAI ne rechignent pas à endosser la livrée de domestiques qui fera d-eux l'alter ego du stalinisme : "D' abord la guerre (impérialiste s'entend) ensuite le pain! ". C'est grâce à eux, si 1'Etat put rassembler entre ses mains crimi¬nelles les fils, un moment rompus, de son contrôle sur la classe et ses organes de lutte.
Mais parce qu’à l’époque de la décaden¬ce aucune étape intermédiaire ne peut s'intercaler entre la dictature de la bourgeoisie et celle du prolétariat, durant ce dernier se présente un dilemme insolu¬ble sur le terrain national : ou poursuivre seul la lutte ou s'allier avec les fractions de. la bourgeoisie. Ici., il prit la seconde voie entraîné par les chefs anarchistes gué¬ris, comme par enchantement, de leur phobie de toute "politique". De guerre de classe contre l'ennemi capitaliste, sa propre lut¬te se transforma en conflit mettant aux prises deux fractions de la bourgeoisie : la démocratique et la fasciste. Au lieu de marcher résolu sur le chemin du défaitis¬me révolutionnaire, à l'exemple de l'Octo¬bre victorieux, il servait de chair à canon aux appétits de Franco ou aux instincts de survie du gouvernement Négrin-Caballero.
Le militant qui avait, avec une petite poignée d'internationalistes, levé le dra¬peau du défaitisme révolutionnaire dans la première boucherie mondiale, Trotsky, trou¬vait le chemin du parjure. A ses partisans espagnols, il inculqua les idées de la dé¬fense de la démocratie, fut-elle pourris¬sante, sous couvert que cette dernière con¬serve sur le fascisme l'avantage de permet¬tre au prolétariat sa liberté de mouvement. Sous la plume des uns et des autres, ce qui revient comme un lancinant leitmotiv c'¬est le maintien des forces antifascistes pour assurer la victoire militaire du gouvernement légale Reprenant un par un les numéros, de "la Batalla", de "Solidaritad Obrera" de""Mundo Obrero" : il est impos¬sible de les lire sans une nausée de dégoût. Tous en sont venus à conclure une alliance complète avec la bourgeoisie, tous se sont mis à plat ventre devant l'Etat militariste. Le "marxisme" d'Union Sacrée, le POUM, ne rougit pas de caractériser le gouvernement républicain comme expression de la volonté de lutte des masses laborieuses, les anti-étatistes de la CNT-FAI ne rechignent pas à endosser la livrée de domestiques qui fera d'eux l'alter ego du stalinisme : "D’abord la guerre (impérialiste s'entend) ensuite le pain"? C'est grâce à eux, si 1'Etat put rassembler entre ses mains criminelles les fils, un moment rompus, de son contrôle sur la classe et ses organes de lutte.
A partir de l'instant où le prolétariat se laissa tirer hors de son terrain de classe, le capitalisme trouvait la voie libre menant au massacre. Défendait-il des posi¬tions fondamentales pour sa montée révolu¬tionnaire ou des conquêtes de carton pâte qu'étaient les réformes agraires et le con¬trôle ouvrier sur la production ? Tout nous oblige à affirmer qu'en croyant écraser l’hydre fasciste sous la direction d'un gou¬vernement républicain, les prolétaires es¬pagnols furent rapidement et plus complète¬ment conduits à la défaite. Pendant que, de toutes parts, on courrait sus à la bête fasciste (avait-elle surgie des flans putrides de la bourgeoisie sénile ou du cerveau enfiévré de l'état-major militaire félon?) le capitalisme pouvait célébrer ses noces de sang en dansant la sarabande sur le corps de centaines de milliers de "rouges" et de "hoirs". Franco monta au pouvoir et se tint à l'écart de la deuxi¬ème guerre impérialiste dont 1'Espagne, comme le conflit sino-japonais et les opé¬rations militaires italiennes d'Abyssinie ne fut qu'un épisode scellé du sang de la multitude. Faites encore une fois au nom des principes humanistes et démocratiques celles-ci devait transformer toute la pro¬duction du temps de paix en production de cadavres humains comme cela ne s'était en¬core jamais vu.
La guerre permit, dès que les brigands impérialistes eurent signé l'acte diploma¬tique mettant fin aux hostilités, à la bourgeoisie d'entreprendre de relever le monde de ses ruines fumantes. Ce fut au prix de la pire exploitation et d'indicibles privations que l'ordre capitaliste put se remettre de sa terrible blessure, toutes choses que la bourgeoisie présenta comme oeuvre humanitaire. Au nom de l'humanité je fais des ruines, au nom de l'humanité je les reconstruis, ainsi vogue la galère capitaliste jusqu'à ce qu'elle se brise sur l'écueil du prolétariat.
En ce moment même, un nouvel acte de la lutte mondiale du prolétariat contre la société capitaliste se joue sur la scène espagnole, et précipite la marche des évé¬nements. Loin de pouvoir signifier cette stabilisation du système, la mort de Franco, qui avait pris appui sur l'église comme point le plus stable pour asseoir sa dicta¬ture, a ouvert pour l'Espagne une nouvelle ère d'instabilité.
Ces dernières dizaines d'années de reconstruction avaient apporté de pro¬fonds changements dans la structure économique espagnole. Profitant des possibilités offertes par une haute conjoncture, la bourgeoisie espagnole développa et con¬centra son appareil productif. De nouveaux centres, des secteurs flambant neuf ont surgi d'un sol fertilisé par la pluie de monnaies fortes que déversaient généreu¬sement les nations occidentales. Mais à cette haute conjoncture d'après-guerre a succédé la dépression mondiale des activi¬tés industrielles et du courant d'échange commercial. Si l'on désire soutenir l'ac¬tivité industrielle, alors il faut obtenir les marchés indispensables. Or, l'économie mondiale ne vit plus aujourd'hui qu'à 1' air vicié du protectionnisme. Pour l'Es¬pagne le retournement de situation se concrétise par une chute des commandes.
Malgré le soutien actif qu'apportent, en premier lieu, la puissance américaine et l'Europe des neuf à l'économie espagnole dans l'attente de l'intégrer complète¬ment dans la communauté atlantique, la bourgeoisie s'avère avec Juan Carlos, in¬capable d'assumer une transition en dou¬ceur vers 1'après-franquisme. Par suite, ce même capitalisme assez infatué de sa personne pour croire que certaines de ses usines allaient éclipser les plus proches rivales, françaises et italiennes, se pré¬sente au prolétariat sous la réalité hideuse de la faim, de la baisse des salai¬res, de l'insécurité matérielle et de la violence d'Etat. La fausse perspective de l'amélioration continuelle du niveau de vie des travailleurs en régime capitalis¬te, la théorie de 1'aplanissement des con¬trastes de classes présentés triomphalement par les "dépasseurs" du marxisme, a vécu.
La classe ouvrière dut payer d'un lourd tribut les progrès d'une industria¬lisation qui fit enregistrer à l'Espagne des taux de croissance, dans la décennie précédente, supérieurs à 10%, et en outre, se satisfaire de recevoir une part insi¬gnifiante de son labeur. Maintenant, elle doit non seulement retrousser ses manches, mais aussi faire sienne la politique de réconciliation nationale.
La vie politique est un marais duqu¬el montent les relents pestilentiels de la décadence. Qui pouvait penser que staliniens et monarchistes s'allieraient un jour ? Qui pouvait prévoir que les fiers rebelles anarchistes rentreraient sans vergogne dans les syndicats verticaux pour pouvoir "faire jouer, le corporatisme en faveur des ouvriers" ? Mais l'étonnement n’est pas de mise chez ceux qui ou¬vrent les yeux et font parler l'histoire. Toutes les fractions de la bourgeoisie peuvent se rassembler dans une union sa¬crée pour sauver leur économe, .elles ne réussiront pas pour autant à contrôler les antagonismes de classe. Ce dont il est question aujourd'hui, c'est l'épuise¬ment historique de la bourgeoisie, son impuissance à résoudre un problème la dépassant de plusieurs têtes : la contra¬diction toujours plus explosive entre le développement des forces productives et la forme d'organisation sociale.
La classe ouvrière en Espagne n'a pas voulu se laisser mettre à genou et du coup renoncer à sa lutte. Dès avant même la fin "du prodige espagnol", empor¬té comme un fétu de paille par le souffle de la crise mondiale, de nombreux foyers d’incendie social se sont allumés dans la plupart des centres économiques du pays. Il était courant de voir cette dé¬termination se matérialiser non seulement par l'arrêt de travail, mais aussi par des émeutes de rues, intrépide comme tou¬jours, bravant les balles de la Guardia Civil, le prolétariat espagnol s'est lan¬cé, vers les années 60, résolument dans la lutte. Ces dernières semaines, des centaines de milliers de grévistes ont marqué d’une empreinte indélébile la vie sociale espagnole. Pour la bourgeoisie, les sacrifices sont difficiles à faire accepter au prolétariat. La grève devait éclater avec un maximum de puissance quand le gouvernement d'Arias Navarro se mit fâcheusement en tête de bloquer les salaires tout en augmentant la durée du travail. A partir de la grève du métro de Madrid, d'anneau en anneau, la chaîne de solidarité de classe s'est forgée au feu de la lutte contre les réquisitions de grévistes et l'intervention de la troupe. Le mouvement, de lui-même, prenait son caractère politique. Les dockers de Barcelone, les électroniciens de la Standard à Madrid, les employés de banque à Valence et Séville n'avaient qu'à se montrer sur leur propre terrain pour causer l'in¬somnie du gouvernement et de l'opposition qui aspire à s'y installer avec un minimum de remous sociaux.
Sur cette scène politique qui réfrac¬te l'impossible essor du capitalisme dans de violents soubresauts, 1'héroïque pro¬létariat espagnol tient le premier plan. De nouveau lui que les "novateurs" et au¬tres "dépasseurs" du marxisme tenaient pour une classe non révolutionnaire? Lui que le système croyait avoir domestiqué avec les miettes de la fameuse prospérité, se bat.
Cette combativité le place à l'avant-garde du mouvement mondial de la classe. Alors que, du fait de son tragique isole¬ment au point de vue international dans les années 30, chaque bataille du prolétariat en Espagne devenait une hécatombe, cette fois-ci, il constitue le détachement avancé de l'immense armée prolétarienne qui, aussi bien à l'est qu'à l'ouest, a relevé la tête. Représentant l'un des en¬jeux les plus décisifs pour la lutte de classe dans le monde, la situation en Es¬pagne nous permet de comprendre l'ampleur des efforts faits par la bourgeoisie in¬ternationale pour dresser les derniers remparts à son ordre.
Le prolétariat a ressurgi sur un ter¬rain devant lui permettre d'orienter les événements vers leur issue révolutionnaire. Ce terrain, c'est son indépendance de clas¬se, cette issue, c'est la prise du pouvoir politique. De cette capacité à tenir en mains son drapeau arboré depuis ses pre¬miers assauts au ciel dépend la possibili¬té pour l'humanité toute entière de sortir de l'ornière dans laquelle elle croupit depuis 3/4 de siècle.
Les ennemis et leurs armes
Face aux grèves qui se sont dévelop¬pées comme une traînée de poudre, malgré la ferme vigilance des commissions ouvrières à assurer une paisible transition, les formations de gauche usent toute leur sci¬ence. Elles essaient de dévier la riposte ouvrière et de faire que celle-ci soit rabaissée à devenir une "force tranquille", tentant de transformer la conscience ou¬vrière en vulgaire "opinion publique".
Les staliniens, les sociaux-démocrates, avant la victoire militaire de Fran¬co terrorisaient les travailleurs. Donnez-vous corps et âme aux nécessités de la lut¬te contre le fascisme et nous vous abat¬trons comme des chiens! Et, ils ne se privèrent pas d'utiliser l'appareil d'Etat contre le prolétariat. En Mai 37 la ca¬naille stalino-réformiste brisa, par les armes, l'ultime bataille livrée par le prolétariat de Barcelone et des banlieues ouvrières, pour lui ôter jusqu'à l'envie de déclencher la grève dans les secteurs présentés comme conquêtes révolutionnaires. A nouveau, ils viennent demander aux travailleurs de se montrer "responsables" dans le respect des lois. Toute volonté de lutte autonome, toute action indépen¬dante de la classe est comme l'intrusion d'un éléphant dans un magasin de porce¬laines. La sainte alliance nouée par les vieux chevaux de retour, staliniens, poumistes, socialistes, anarchistes, a pour fonction d'étouffer dans l'oeuf ce qui fait la force du prolétariat.
Chaque mot d'ordre démocratique, chaque revendication transitoire pousse le prolétariat à la soudure avec l'aile gau¬che de la bourgeoisie espagnole. Les Gau¬chistes jouent le rôle de la mouche et du coche. Les staliniens respecteront-ils le verdict des urnes quel qu'en soit le résultat, les trotskystes le respecteront aussi pour ne pas se couper des masses. Les staliniens feront-ils rentrer les ouvriers dans les usines qu'ils auront désertées pour descendre dans la rue, les trotskystes appèleront à ne pas donner prise à la "réaction" qui n'attend qu'un prétexte pour réprimer. Dans tous les cas, on marque son intention à garantir à la bourgeoisie la paix sociale par l'encadre¬ment de masses toujours plus grandes de prolétaires en éveil.
Que le capitalisme ne puisse plus gouverner dans le cadre de l’autoritaris¬me franquiste, c'est ce que nous démontrent l'assouplissement de la procédure "sumarisimo" et les amendements apportés à la loi anti-terroriste de l'été 75. La bourgeoisie espagnole doit aller vers le né¬cessaire changement politique. L'envelop¬pe démocratique dans un pays où 3 décennies et un lustre a régné un autocrate à poigne est toute indiquée pour servir de paratonnerre capable de capter l'électri¬cité sociale. Dans ce pays, les sentiments anti-franquistes sont à vif et, les mots d'ordre de "conquête des droits démocra¬tiques" revêtent une importance exception¬nelle pour dupés la masse ouvrière. On légalisera les partis démocratiques, on convertira la CSN en véritables syndicats représentatifs", pour reculer le plus possible l'affrontement direct avec la classe ouvrière.
Que celle-ci ne s'y trompe pas et : prenne garde de tous ceux qui se servent du miroir aux: alouettes démocratique. L'Etat, quel que soit sa constitution res¬tera la machine d'oppression de la clas¬se ouvrière. Lorsque celle-ci franchira une nouvelle étape la conduisant à la prise du pouvoir, cet Etat "épuré" fera couler le sang des ouvriers qui auront su retrouver le chemin de l'insurrection armée.
Les sirènes démocratiques font beau¬coup de bruit comme s'il s'agissait d'un véritable embarquement pour cette île où pousse en abondance l'arbre à pain. Cette démocratie formelle n'est rien d'autre que la dictature bourgeoise dégui¬sée. Plus la coquette est décrépite, plus elle use de fards et de maquillage. Ainsi, des mêmes armes séductrices usent la bourgeoisie en pleine décadence. C'est vrai : comme les Thugs indous, Franco pratique largement le meurtre d'Etat par garrottage. Mais la République espa¬gnole que fit-elle pendant son interrègne ?
A chaque dictature, tombât d'elle-même telle un fruit pourri, a correspondu une concentration supérieure des forces de la bourgeoisie pour préparer l'écra¬sement physique de la classe ouvrière. De 1931 à 36, le gouvernement de la Répu¬blique sociale mitrailla, bombarda, dé¬porta dans ses pénitenciers africains des fournées entières d'ouvriers rebelles. Il conserva quasi intégralement l'héri¬tage policier et l'appareil judiciaire de la dictature de Primo de Rivera. Très vite, la coalition des républicains et socialistes dans le gouvernement d'Azana donna sa pleine mesure. Les 114 députés socialistes aux Cortès Constituantes couvrirent tous les crimes du cannibalis¬me libéral. De cette interminable série d'assassinats légaux perpétrés au nom de la"démocratie" il y a Arnido et il y a Casas Viejas. Plus horrible encore fut, la répression dans les Asturies. Requêtes, regulores et légionnaires du "Tercio" plongèrent les mineurs d’Ovièdo et les travailleurs de Giron dans un bain de sang avec la bénédiction de l'église. C'est cette république qui donna toute licence à sa soldatesque pour porter la terreur sur les cités ouvrières et c'est elle qu'appellent aujourd'hui tout le ramassis de "gauche" et de "gauchistes".
Quinze ans plus tôt, à son premier Congrès, l'I.C. honorant les victimes de la Terreur Blanche avivée par les campagnes de calomnie des sociaux démo¬crates contre le pouvoir des Soviets devait déclarer :
"Dans sa lutte pour le maintien de l'ordre capitaliste, la bourgeoisie emploie les méthodes les plus inouïes, devant lesquelles pâlissent toutes les " cruautés du moyen âge, de l'inquisition et de la colonisation."
Héritier au travers des Fractions issues de la Troisième Internationale d'un programme communiste cohérent, le CCI. estime devoir réaffirmer que 1'avènement d'une république espagnole élue au suffrage universel ne créera nullement les conditions constitution¬nelles favorables au prolétariat. Au contraire, l'érection de celle-ci ré¬sultera du besoin d'opérer la répression à l'abri de règles juridiques et de lois"légales" puisque voulues par la majorité du "Peuple". En tant que planche de salut du capitalisme -mais planche pourrie- il est dans la logi¬que que les partis "démocratiques" se présentent avec des paroles endormeuses sur le "compromis nécessaire" et sur "l'unité antifasciste". S’opposer à eux les dénoncer pour ce qu'ils sont des étrangleurs de grèves, des massacreurs de soulèvements ouvriers, voilà une des premières attitudes politiques à adopter.
Le prolétariat en Espagne s'est don¬né avec fougue à la Révolution, mais la bourgeoisie, elle, a donné le ban et l'arrière ban de ses avocaillons, de ses journaleux, de ses parlemen¬taires et de ses agents autonomistes pour le réduire à l'impuissance.
C'est avec un relief tout parti¬culier que les expériences en Espagne contiennent leurs enseignements politi¬ques. La tragédie espagnole doit guider le combat d'aujourd'hui et servir d'avertissement au prolétariat mondial. La classe doit s’emparer d'abord du pouvoir politique parce que, à l'in¬verse des autres classes révolution¬naires du passé, elle ne dispose d'aucune assise économique au sein de la société. Telle est la condition "sine qua non" du procès de sociali¬sation des forces productives. Néces¬sité vitale de la lutte, les grèves ne sont que le point de départ pour affranchir complètement la classe ouvrière la destruction de l'Etat.
R.C


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[1] Syndicats d'employés.
[2] Parti socialiste unifié de Catalogne adhérant à la Troisième internationale.
[3] "...Question : Est-ce que le rôle quotidien prépondérant de la CNT en Catalogne ne serait pas nocif au gouvernement démocratique ?
Réponse de Çompanys : Non. La CNT prit sur elle les devoirs abandonnés par les bourgeois et les fascistes ensuite elle établit l'ordre et défend la Société. Elle est mainte¬nant la Force,.la Légalité, l'Ordre.
Question : Ne craignez vous pas que le prolétariat révolutionnaire ayant écrasé le fas¬cisme extermine à son tour la bourgeoisie ?
Réponse : N'oubliez pas que la bourgeoisie catalane diffère de la bourgeoisie de certains pays démocratiques d'Europe. Le capitalisme est mort, entièrement mort. Le soulèvement fasciste était son suicide. Notre gouvernement, bien que bourgeois, ne défend pas des in¬térêts, financiers d'aucune sorte ; il défend les classes moyennes. Aujourd'hui nous marchons vers un ordre prolétarien. Nos intérêts en auront peut-être à pâtir quelque peu, mais nous, nous, sommes donnés comme devoir d'être utiles encore dans le processus de la transformation sociale. Nous ne voulons pas donner des privilèges exclusifs aux classes moyennes,. Nous voulons créer le droit démocratique individuel, sans contraintes sociales ou économiques.
(Interview donné le 21 août par Çompanys au "New Chronicle" et reproduit par "LÀ Vanguardia" de Barcelone, organe du gouvernement catalan, "ainsi que par l'Espagne Antifasciste, organe de la CNT-FAI, le 1er septembre.)
[4] Le courant représenté par le camarade Hénnaut, combat énergiquement nos positions mais sans verser dans un interventionnisme du type trotskyste.

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